Alimentation : quels services numériques pour faire des économies ?
Cet article sur l’alimentation et le numérique est le quatrième d’une série réalisée dans le cadre d’un partenariat avec la Fondation Cetelem.
Alors que l’inflation reste à un niveau important en France (6,8% en juillet, 6,5% en août), la gestion du budget devient une source d’inquiétude grandissante pour de nombreuses personnes, notamment les plus vulnérables. La loi pouvoir d’achat d’août dernier établit en ce sens un ensemble de mesures pour limiter les effets de l’inflation.
De manière complémentaire, il existe de nombreux services numériques qui permettent de payer moins cher des biens de consommation essentiels. Autant d’opportunités de réduire la facture auxquelles ont encore trop peu accès les publics en situation de précarité, plus en difficulté avec le numérique que la moyenne (voir les enseignements du baromètre du numérique).
Après notre panorama des solutions pour se déplacer à moindre coût publié en juillet dernier, le média Les Bons Clics vous propose une sélection de services numériques permettant de se nourrir moins cher (avec, pour certains d’entre eux, un impact écologique réduit).
Alimentation : les applis anti-gaspi
Qu’il s’agisse de TooGoodToGo, Phénix ou Karma – pour l’instant seulement déployée à Paris, à Londres et en Suède –, le concept de ces applications est sensiblement le même : récupérer à moindre prix les invendus des restaurants et commerces alimentaires de son quartier.
Toutes fonctionnent avec une cartographie qui permet de repérer les offres intéressantes autour de soi et de les réserver (le paiement se fait en ligne). Différence notable : contrairement à TooGoodToGo et Phénix, qui ne permettent pas de sélectionner le contenu exact de sa commande (les commerçants composent un « panier surprise »), Karma laisse l’utilisateur choisir le plat ou l’aliment qu’il souhaite acheter.
A titre d’exemples, le panier moyen se situe entre 3 et 5€ sur TooGoodToGo, et Phénix revendique 700€ d’économies sur l’année pour une personne (à raison de deux paniers de 7€ chaque semaine).
D’autres applications aident à réduire une forme différente de gaspillage : celui qui a lieu dans la cuisine. Frigo Magic, par exemple, suggère des recettes avec les aliments qui restent dans son réfrigérateur et ses placards. Une autre application, Save Eat, permet de suivre la date de péremption de ses aliments et envoie des notifications pour ne pas les oublier au fond de son placard.
Proximité : L’avis de Nathalie Gomez, CNFS pour l’association La Fraternité, à Nantes « Il y a de nombreux sites et applications pour éviter le gaspillage alimentaire (et faire quelques économies !) mais il n’est pas simple pour les apprenant·e·s de s’y retrouver. Les applications sont parfois complexes dans l’utilisation et les produits, eux aussi, peuvent ne pas correspondre aux besoins des familles. Je sensibilise les apprenant·e·s de tous niveaux que j’accompagne en les guidant pas à pas sur certains sites en atelier collectif, et je leurs remets des fiches résumé .A chaque fois que je propose cette thématique, les apprenant·e·s apprécient cette aide pour améliorer leur quotidien. Il y a des sites qui mettent en relation les habitants d’un même quartier en proposant des aliments non consommés et des restes de récolte des potagers. Je dirige les personnes vers ces sites-là car c’est à proximité, ils n’ont pas besoin de parcourir des kilomètres ».
Liens utiles :
– Tutoriel TooGoodToGo
– Tutoriel Phénix
Les applis de distribution alimentaire
Pour les budgets les plus contraints, plusieurs applications facilitent la distribution alimentaire. C’est le cas de Geev, qui recense des annonces de particuliers qui souhaitent donner de la nourriture.
La géolocalisation permet de trouver les donateurs les plus proches de soi. L’application est gratuite, mais le nombre d’utilisation par personne est limité par un système de points (l’utilisateur commence avec 10 points, 1 aliment reçu = 1 point en moins, 1 aliment donné = 2 points en plus).
Une autre application, HopHopFood, favorise elle aussi le don entre particuliers et met ses utilisateurs en relation avec des commerces et des garde-mangers solidaires. Le choix est limité, comme sur Geev, mais le nombre de dons que l’on peut recevoir ne l’est pas. Plus de 2,7 millions de repas ont été distribués par HopHopFood depuis sa création en 2018.
Par ailleurs, des cartographies en ligne permettent de localiser les points de distribution alimentaire des réseaux associatifs. C’est une des fonctionnalités du Soliguide, que le média Les Bons Clics a rencontré en janvier dernier. Certaines mairies mettent aussi en place ce type d’outils (par exemple la mairie de Paris).
Groupes Facebook : l'avis de Nassima Ravarit, conseillère numérique pour la communauté de communes d’Aunis Atlantique (Charente-Maritime) « Il existe aussi des groupes sur Facebook qui se nomment DLC et permettent de mettre des consommateurs en lien pour obtenir des paniers en invendus gratuits. Ce n’est pas actif dans notre département (le 17) mais chez nos voisins de Vendée et dans toute la Loire Atlantique ».
Liens utiles :
Les applis de cashback
Une autre option pour réduire le poids de l’alimentation dans le budget du foyer est de recourir aux applications de cashback. Ces services, comme Shopmium, Quoty ou IGraal Market, permettent de se faire rembourser une partie de ses achats en supermarché. Pour cela, il suffit de repérer les produits concernés par une offre, de les acheter en magasin et d’envoyer une photo du ticket de caisse via l’application.
Un virement (dont le montant est souvent un pourcentage du prix du produit acheté) est ensuite réalisé en 48 heures sur le compte bancaire ou Paypal de l’utilisateur. IGraal Market estime que ses clients économisent en moyenne 47€ par semaine sur leurs courses.
S’il peut paraître étonnant d’être ainsi remboursé d’une partie de son panier de courses, le modèle économique qui sous-tend le cashback est assez simple : les applications sont rémunérées par les marques pour les clients qu’elles leur amènent. Attention, le cashback n’est pas la panacée : les réductions sont limitées à certains produits et les conditions de remboursement varient d’une plateforme à l’autre (par exemple, Shopmium exige que l’on « effectue ses commandes depuis un navigateur internet acceptant les cookies et ne bloquant pas les liens publicitaires »).
Notons que cashback n’est pas forcément synonyme de grande surface et d’aliment transformé : des applications comme Keetiz permettent d’obtenir des remboursements pour des achats réalisés chez des commerçants locaux, d’autres comme Le Club Bio d’accumuler des points donnant droit à des produits bio gratuits.
Des comparateurs de prix permettent également de trouver les magasins les moins chers. C’est le cas de la carte interactive de l’UFC-Que Choisir qui donne en temps réel le prix d’un panier moyen dans les supermarchés autour de chez soi. Précision méthodologique importante : ce comparateur prend seulement en compte les magasins qui proposent un service “Drive”.
Lien utile :
– Cashback : avantages et inconvénients
Vous accompagnez déjà vos publics sur les services numériques liés à l’alimentation ou vous projetez de le faire ? Vous connaissez d’autres services qui pourraient être utiles à la communauté d’aidants Les Bons Clics et à leurs bénéficiaires ? N’hésitez pas à réagir dans la section commentaires !
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On peut aussi penser au site La Fourchette pour les personnes qui souhaitent aller au restaurant