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Mobilité : quels services numériques pour faire des économies ?

Cet article sur les services numériques de mobilité est le troisième d’une série réalisée dans le cadre d’un partenariat avec la Fondation Cetelem.

Réserver un billet de train ou un voyage en bus, en comparer les horaires et les prix, débloquer un vélo ou une trottinette à assistance électrique avec un smartphone, faire une réclamation ou tout simplement trouver un itinéraire…

Les services numériques pour se déplacer sont nombreux et peuvent empêcher les personnes qui n’y ont pas accès – ou qui ne maîtrisent pas suffisamment les outils numériques – de profiter des gains de temps, d’argent et/ou de flexibilité associés.

Alors que les prix au litre de l’essence et du gazole avoisinent encore les 2€, comment accompagner vos publics vers les services numériques de mobilité ? Quels outils mobiliser et comment peuvent-ils leur permettre d’économiser ?

Alors que les vacances ont commencé pour certains ou commencent pour d’autres, le média Les Bons Clics a échangé avec plusieurs médiateurs et médiatrices numériques pour recueillir leurs pratiques et points de vue sur ces questions.


Trains : les services numériques de la SNCF

Depuis le 1er juillet, la maison France Services de Loudéac (Côtes d’Armor) propose un accompagnement à l’utilisation de SNCF Connect. Le Télégramme rapporte que ce nouvel accompagnement, qui concerne « la recherche de trains, la réservation mais aussi […] l’impression des billets le cas échéant », fait suite à la fermeture d’un guichet de l’agence ferroviaire dans le même espace.

Réservation en ligne et sécurité : l’avis de Céline Pape, formatrice et médiatrice sociale du numérique pour l’association Défis, à Lorient (Morbihan)

« La découverte pour certains et la recherche plus poussée d'informations pour d'autres est souvent révélatrice de leurs peurs. "Mais si je clique là, vous êtes sûre qu' il ne va rien se passer ?" Souvent ils ont aussi peur de donner leurs coordonnées bancaires lorsque la réservation doit être effectuée, on en vient alors à la sécurité sur Internet.

Cela devient indispensable pour certains d'être formés et rassurés sur ces aspects, notamment pour ceux qui habitent dans des villes où des services tels que les guichets de gare ont fermé ! »

L’accompagnement sur l’application SNCF Connect est d’autant plus important que son utilisation n’est pas des plus aisées. Des complications qui font écho au rapport de la Défenseure des Droits paru en février dernier : « Des changements d’interface répétés et rapprochés dans le temps ont des incidences sur les utilisateurs (…) mais également sur les accompagnants qui doivent réadapter leurs outils pédagogiques d’accompagnement ».

SNCF Connect a depuis développé des tutoriels vidéo disponibles dans la rubrique aide de son site (faire une recherche, annuler ou échanger un billet, payer en Chèques-Vacances Connect, choix du thème de l’application…). Des captures d’écran sont également disponibles pour les personnes qui souhaiteraient poser des options* – et réaliser d’éventuelles économies au passage.

Parmi les autres services numériques proposés par la SNCF figure notamment le formulaire G30. Il s’agit d’une demande d’indemnisation pouvant être réalisée en ligne ou par courrier, pour les trains TGV inOui et Intercités qui arrivent à destination avec au moins une demi-heure de retard. L’Assistant SNCF, pour sa part, ne sera plus disponible d’ici quelques mois : ses fonctionnalités « essentielles » seront intégrées à SNCF Connect.

*Les options sont disponibles pour les trains TGV inOui, Intercités, Thalys, Lyria, et jusqu’à 2 jours avant le départ du train.

Si SNCF Connect est la principale solution pour réserver un billet de train en France, ce n’est pas la seule. Le site et l’application de Trainline permettent de rechercher et de réserver des billets de train en France et en Europe. Les trajets sont triés selon leur prix et leur durée, et l’option la plus arrangeante selon ces critères est mise en avant.

Passer le cap : l’avis Céline Pape, formatrice et médiatrice sociale du numérique pour l’association Défis, à Lorient (Morbihan)

La difficulté première est qu'ils ont et auront du mal à se lancer seuls pour la, les premières fois où ils utiliseront ces sites là ! Il faut donc les orienter vers des services adaptés pour faire les 1ères réservations et/ou la création d'un compte avec un aidant qui peut être là au cas où !

Bus longue distance et transports en commun des collectivités

C’est avec la loi Macron, adoptée en 2015, que le secteur des bus longue distance a été libéralisé. Plusieurs entreprises (comme BlaBlaCar, FlixBus ou l’espagnole Alsa) opèrent désormais des liaisons en France métropolitaine, avec des tarifs généralement inférieurs au train et au covoiturage, mais des temps de trajet plus longs.

Rechercher un voyage, le réserver, l’annuler ou l’échanger, trouver l’arrêt du bus… Ces fonctionnalités sont pour la plupart assurées en ligne, depuis le site et/ou l’application des transporteurs. Des tutoriels vidéo sont disponibles sur YouTube, comme celui de Toit du monde pour FlixBus, ou ceux de Wikiteo pour BlaBlaCar.

Liens vers la liste des points de vente en physique de :

  • BlaBlaBus
  • FlixBus(seulement deux de ces points de vente sont gérés par FlixBus, le reste étant composé d’un réseau de buralistes, d’agences de voyage…)

Les comparateurs en ligne peuvent à cet égard être utiles pour sélectionner le trajet le plus adapté aux besoins de vos publics. Concernant les bus longue distance, il peut s’agir de Kelbus ou encore d’Omio, une entreprise berlinoise de comparaison et de réservation de voyages en ligne.

Des accompagnements individuels : l’avis de Margaux Andrade, encadrante numérique et précarité énergétique à la Régie de Quartier de Carcassonne

« Pour le moment, nous n’avons pas eu l’occasion d’aborder cette thématique en collectif à la Régie. Cela peut nous arriver d’accompagner des personnes (dans le cadre individuel) pour réaliser un achat pour un billet d’avion, de train, de bus.

Mais c’est intéressant d’évoquer cette thématique, sur notre territoire nous rencontrons des personnes sans permis, nous pourrions les former pour l’achat d’une carte de bus par exemple ».

A l’échelle locale, les services de transport en commun se dématérialisent également, avec parfois des incitations financières pour celles et ceux qui utilisent le numérique. A Cherbourg-en-Cotentin (Manche) par exemple, réserver un billet de bus par SMS ou en agence coûte 1€, contre 1€50 pour les personnes achetant leur billet directement au conducteur ou à la conductrice.

L’accompagnement numérique pour des services de mobilité à l’échelle locale fait d’ailleurs partie des thématiques traitées par Céline Pape, formatrice et médiatrice sociale du numérique pour l’association Défis, à Lorient.

Ateliers collectifs dédiés à la mobilité : l’avis de Céline Pape, formatrice et médiatrice sociale du numérique pour l’association Défis, à Lorient (Morbihan)

Dans le cadre d'ateliers collectifs sur les usages numériques du quotidien, nous parlons de la possibilité de chercher les horaires, réserver, pré réserver les transports sur différents sites. Nous nous adaptons à leurs usages et leurs envies pour présenter en fonction: BlaBlaCar, SNCF Connect, Ouibus ou BlaBlaBus et on parle des lignes de bus de Lorient et du CTRL. Il y a aussi tout ce qui est comparateur de voyages, comme Voyages pirates et des sites de compagnies en ligne comme Air Caraïbes...

La mobilité locale fait également partie des considérations de Nathalie Gomez, conseillère numérique France Services pour l’association La Fraternité à Nantes, qui regrette toutefois le manque d’informations disponibles en dehors des sites des transporteurs.

Le manque d’informations : l’avis de Nathalie Gomez, CNFS pour La Fraternité, à Nantes 

« [Pour traiter de la mobilité], j’utilise Les Bons Clics et les sites des transports en communs (tan). Il n’existe que peu d’informations sur la mobilité en dehors des sites de transports. Ce n’est pas ludique et parfois compliqué pour les apprenants ».

Il en va de même pour le métro, le tram ou le RER (pour la région francilienne), dont les services se dématérialisent. « La dématérialisation est une évolution que l’on constate partout et elle se fait progressivement », expliquait ainsi Michel Babut, le vice-président de l’association des usagers des transports d’Ile-de-France, à Libération en octobre dernier.

Les transporteurs (ou leurs services de médiation) constituent à cet égard des interlocuteurs pertinents pour mettre en place des accompagnements dédiés.

Accompagnement en zones rurales : le témoignage d’Alice Bernard, conseillère numérique à la direction déléguée du livre et de la lecture publique du conseil départemental d’Indre-et-Loire

« J’accompagne des seniors en ruralité, les bus et les trains ne font pas vraiment partie du paysage, et le covoiturage ne semble pas faire partie de leurs pratiques (un truc de jeunes ?)

La seule fois où j’ai traité de la question de la mobilité, c’était suite à une demande d’un senior, lors d’un accompagnement individuel. La personne devait se rendre dans un établissement de santé à 200km de chez lui. Je l’ai accompagné dans l’utilisation de Google maps pour repérer l’itinéraire jusqu’à destination, puis nous avons utilisé la fonctionnalité Street view pour trouver la bonne entrée (l’établissement étant très grand, il y avait de nombreuses entrées) ».

Micro-mobilité : le tarif élevé des vélos et trottinettes électriques

Les collectivités sont également de plus en plus nombreuses à proposer des services de location de vélos et/ou de trottinettes électriques. Ces derniers sont souvent opérés par des entreprises privées, comme Lime,Uber ou encore Bird, et nécessitent d’avoir un smartphone, de savoir se servir d’une application (pour localiser les vélos par exemple) ainsi que de scanner un QR Code.

Les tarifs de location de ces équipements comprennent un prix fixe pour les déverrouiller, ainsi qu’un coût additionnel à la minute. Si le tarif dépend des villes pour Lime, il faut généralement compter 1€ pour le déverrouillage et une dizaine de centimes ou plus pour la minute de trajet. La location des vélos et des trottinettes de Bird et d’Uber se situe dans les mêmes ordres de grandeur : un trajet d’une trentaine de minutes peut ainsi coûter plus de 5€.


Quelques outils numériques pour se repérer, trouver des itinéraires et/ou naviguer :

  • Les logiciels libres Openstreetmap et Maps.me. Le second (basé sur les données du premier) “fournit un routage GPS, avec guidage visuel et vocal, pour la voiture, le vélo ou le piéton” et est disponible hors ligne ;
  • Waze (racheté par Google en 2013) et Google Maps ;
  • Rome2rio, racheté en 2019 par Omio ;
  • Citymapper pour les zones urbaines (disponible à Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Paris, Strasbourg et Toulouse)

Covoiturage et autostop

Près de trois quarts des Français interrogés par l’Ifop pour Sixt (2021) déclarent être dépendants de la voiture pour réaliser leurs trajets. C’est le cas, dans les communes rurales, pour 92% d’entre eux.

Pour l’achat de véhicules (voiture, scooters, vélos…), le média Les Bons Clics a déjà traité de la prime à la conversion.

Alors que le prix des carburants a flambé, le choix de la station peut permettre de réaliser des économies simplement. « Beaucoup de mes collègues utilisent mon-essence.fr », confie ainsi Nassima Ravarit, conseillère numérique pour la communauté de communes d’Aunis Atlantique. Suivant le même principe que prix-carburants.gouv.fr, cette plateforme permet de comparer en temps réel les prix à la pompe autour d’un lieu donné.

Autre possibilité : partager les frais. Le covoiturage compte à cet égard beaucoup d’adeptes : début juillet, BlaBlaCar annonçait sur Twitter attendre 4,5 millions de voyageurs pendant l’été et, selon le ministère de la Transition écologique, 900 000 personnes covoiturent chaque jour en France pour se rendre à leur travail.

Certaines plateformes, comme BlaBlaCar ou Carpooling, pratiquent des commissions, dont les taux peuvent varier et qui sont payées par les voyageurs. « Depuis 2011, déclare le docteur en sciences économiques Mehdi Farajallah à Ouest France en 2020, BlaBlaCar prélève sur chaque place une commission qui a augmenté. En 2015, elle était de 15 %. Aujourd’hui, elle est de 25 %. Cela tire les prix vers le haut ».

D’autres, plutôt orientées vers les trajets de courte distance, s’associent à des collectivités et/ou des entreprises. La plateforme La Roue Verte permet par exemple d’être mis en relation avec un conducteur gratuitement : le paiement du trajet s’opère alors “de main en main”, ce qui peut rassurer les publics ne souhaitant pas rentrer leurs coordonnées bancaires en ligne.

Klaxit, spécialisée dans les trajets domicile-travail, propose des tarifs préférentiels selon les partenariats nouées avec les collectivités (plus de 30 aujourd’hui) et les entreprises (plus de 300). Dans les zones où aucun partenariat n’est noué, les trajets de moins de 15 kilomètres coûtent 1,50€ auquel s’ajoutent 10 centimes par kilomètre supplémentaire. Un tutoriel d’inscription est disponible sur leur chaîne YouTube.

La coopérative Mobicoop, pour sa part, n’applique pas de commission. Avec un site produit entièrement en logiciel libre, elle déclare compter aujourd’hui plus de 500 000 inscrits. Pour faciliter les trajets, elle propose également une carte des aires de covoiturage.

De nombreuses autres plateformes de covoiturage existent à l’échelle départementale ou régionale, comme OuestGo pour le grand ouest ou MOV’ICI pour la région Auvergne-Rhône Alpes. La conseillère numérique Nassima Ravarit, elle, cite l’application Rezo Mobicoop (née de la fusion entre les applications de Rezopouce et de Mobicoop).

Services numériques de mobilité à l’échelle locale : le témoignage de Nassima Ravarit, conseillère numérique pour la communauté de communes d’Aunis Atlantique (Charente-Maritime).

« Sur le territoire où j’exerce, il y a l’application Rezo Mobicoop. C’est une application gratuite qui permet de faire du covoiturage pour les trajets domicile- travail ou du quotidien (courses…) en mode passager ou conducteur, ou les deux ! (L’application donne aussi accès à la carte des arrêts rezopouce)

Pour l’autostop, le site rezopouce.fr permet de s’inscrire, de vérifier l’identité et d’accéder à la carte des arrêts d’autostop du territoire. Ceux-ci ont été réfléchis pour être sécurisés, visibles et desservir une destination claire ».

De nombreux autres services numériques de mobilité n’ont pas été mentionnés ici, comme la Bourse aux Équipiers et VogAvecMoi pour le transport maritime, ou les locations de voiture à partir de 1€ via Driiveme. Commentez cet article pour partager vos astuces et services à vos confrères et consœurs !

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