Accompagner ses publics sur Leboncoin : l’exemple du Numéripôle de Bras-sur-Meuse
Cet article sur la formation à Leboncoin a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec La Banque Postale, et fait partie d’une série d’articles destinés à accélérer l’inclusion financière par le numérique.
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Selon la dernière édition du baromètre du numérique, plus des trois quarts des Françaises et des Français auraient acheté un bien ou un service en ligne en 2020, et moins de la moitié en auraient vendu. Cette hausse du recours aux paiements en ligne est principalement portée par les personnes âgées de 40 ans et plus et les plus faibles revenus, témoignant ainsi d’une résorption des inégalités. Malgré cela, les ouvrières et les ouvriers, ainsi que les personnes à la retraite et sans activité professionnelle, restent pour le CREDOC les groupes les plus éloignés du paiement en ligne.
Ce mardi 12 octobre, six personnes se sont rendues à l’espace public numérique de Bras-sur-Meuse (55), le Numéripôle , pour un atelier de formation à la première plateforme de vente entre particuliers en France, Leboncoin. « Je suis venue pour découvrir les nouvelles fonctionnalités »,déclare Georgette Piwowarezyk, participant à l’atelier. Cette Verdunoise de 77 ans a « déjà vendu des pneus » sur la plateforme, mais souhaite à présent « développer de nouvelles compétences ». Pour Loïc Patenere, l’animateur multimédia du Numéripôle, c’est précisément l’objectif de cette séance : apprendre pour les moins initiés, se mettre à jour pour les plus avancés.
Le vendeur et l’acheteur
Face aux participants, qui avaient tous et toutes apporté leur propre matériel, Loïc Patenere annonce le déroulé de la séance. « Nous allons commencer par vendre, parce que ça nous permettra de mieux comprendre comment acheter ensuite, précise-t-il. Je vous laisse aller sur le site par vous-même ».
Première étape : se connecter à son compte ou, à défaut, le créer. Si tous et toutes ont déjà un compte, il s’agit désormais de se souvenir ses identifiants, ce qui ne pose pas de problème pour la moitié des présent·es. Pour les autres, la récupération du mot de passe requiert de s’authentifier avec son téléphone et/ou son adresse mail, ce pour quoi Loïc Patenere les accompagne. Une fois tout le monde connecté, il prévient : « le plus dur est fait ».
Tour à tour, les participantes et les participants partagent alors au groupe un objet qu’ils souhaiteraient vendre, qu’il s’agisse d’une « robe », d’un « meuble » ou d’une « voiture ». Suivant une à une les étapes pour publier une annonce sur Leboncoin (choix du titre, des catégories, de la description, des modes de livraison, des photos, de la localisation…), ils réfléchissent ensemble aux bonnes pratiques de vente.
« Mettez-vous à la place de l’acheteur », leur conseille Loïc Patenere. « Si vous souhaitiez acheter une voiture, quels mots-clés utiliseriez-vous pour la chercher ? C’est ce qui va donner le titre de votre annonce ».
Leboncoin : livraison, coordonnées et localisation
Deux modes de livraison sont acceptés sur Leboncoin, la remise en main propre ou la livraison par colis (La Poste ou Mondial Relay). Si ces deux modes sont activés par défaut lors de la publication d’une annonce, certaines personnes peuvent pourtant préférer une livraison en main propre uniquement, ou au contraire la livraison. Il est important pour ces dernières de désactiver l’une ou l’autre option.
S’ensuit le choix des coordonnées de contact, à savoir la messagerie intégrée à la plateforme et le numéro de téléphone. « Je vous conseille de laisser votre numéro de téléphone, commente Loïc Patenere. Tout le monde n’est pas aussi à l’aise avec le numérique que vous ! Certaines personnes ne maîtrisent pas forcément le service de messagerie ».
De même, le choix de la localisation doit s’opérer en pensant aux acheteurs potentiels, et selon le contexte local. Les personnes sans solution de mobilité, par exemple, axeront leurs recherches autour des lieux les plus accessibles, notamment les centres urbains à proximité. A Bras-sur-Meuse, préférer Verdun. A noter toutefois, si le numéro de téléphone est rendu public, il faut veiller à refuser le démarchage.
Face aux risques, prévenir sans inquiéter
La médiation numérique, en particulier en matière de paiements en ligne, doit à la fois présenter les risques d’internet (comme les arnaques) et rassurer les personnes en apprentissage. C’est pourquoi Loïc Patenere essaie « toujours de prévenir des risques, tout en les relativisant. Il s’agit de ne pas faire peur tout en informant ».
« Souvent, ça se passe très bien : il ne faut pas être parano. C’est important de relativiser. Il peut y avoir des risques, mais ça marche bien. Les problèmes, ça reste une minorité »
Loïc Patenere, animateur multimédia du Numéripôle
Pour l’animateur, il faut avant tout de respecter certaines règles. « Par exemple, pour des locations, il ne faut jamais payer la totalité à l’avance. Ensuite, c’est aussi beaucoup d’intuition, de contact avec la personne. Le but c’est de contacter la personne pour savoir si elle me donne confiance ».
« On apprend toujours quelque chose »
Antoinette et Daniel Lambert habitent à Charny-sur-Meuse, à un kilomètre de Bras. De retour dans la Meuse après 25 années en Franche-Comté, le couple a déjà vendu plusieurs biens sur Leboncoin, du mobilier jusqu’à leur ancienne maison. « Nous sommes venus ici pour nous perfectionner : nous avions commencé avant la COVID, donc nous avons pu faire peu de séances pour l’instant, déclare le septuagénaire à la fin de l’atelier. Je pense qu’on va faire beaucoup de formations : c’est génial, on apprend toujours quelque chose ».
L’immobilier fait partie des biens pouvant être vendus sur Leboncoin, avec l’avantage pour l’acheteur et le vendeur de se passer des frais d’honoraires. Lui avec un ordinateur, elle avec une tablette, Antoinette et Daniel Lambert ne cachent pas leur enthousiasme vis-à-vis de la séance : « C’est du bonheur. Loïc a réponse à tout, et il est d’une patience… ». « Surtout avec certains », ajoute Daniel en riant.
De même Germaine Piwowarezyk se dit très satisfaite de la séance : elle a trouvé ce qu’elle était venue y chercher. Pour elle, « le numérique, c’est magique. Il y a beaucoup d’avantages, même si c’est beaucoup plus compliqué à notre âge ». Equipée d’un téléphone, d’une tablette et d’un smartphone, elle compte poursuivre les ateliers, dont elle a d’abord entendu parler dans les journaux. Aujourd’hui, si son mari « n’y comprend rien », c’est elle qui s’occupe de déclarer leurs revenus en ligne.
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