Développer son activitéMédia Les Bons ClicsParticipatif

[Article participatif] Comment faire venir des publics à son espace de médiation numérique ?

En février 2019, un arrêté transformait le poste de conseiller médiateur en numérique en responsable d’espace de médiation numérique. Parmi les nouvelles compétences attendues figurait notamment la promotion d’un « espace de médiation numérique et [de] ses projets par une communication multicanale interne et externe ».

Il n’a toutefois pas fallu attendre 2019 pour que la communication et la sensibilisation des publics soit un enjeu important pour les acteurs de la médiation numérique.

Si le média Les Bons Clics a déjà rencontré différentes initiatives d’accompagnement numérique en itinérance – comme Concept Luoga, Destination Multimédia, le DigiTruck ou encore les bus API de l’ADMR, il (re)donne aujourd’hui la parole à différents professionnels de la médiation numérique autour d’une même question : comment faites-vous venir des publics à votre espace de médiation ?

Vous souhaitez témoigner ? Direction la section commentaires en fin d’article, ou redac@lesbonsclics.fr en précisant votre nom et votre structure.

Panneau d'affichage à l'entrée du point d'accueil Emmaüs Connect à Créteil. Les structures partenaires et/ou qui orientent des publics sont indiqués sur une carte.
Panneau d’affichage et cartographie des structures alentour, à l’entrée du point d’accueil Emmaüs Connect à Créteil.

Esther Lattuga, agente et médiatrice numérique à l’espace France Services de la Communauté de Communes du Grand Pic Saint-Loup

En juin 2021, Esther Lattuga échangeait avec Marine Boudeau, cheffe du pôle design des services numériques à la DINUM. Elle revenait, dans cet entretien pour le média Les Bons Clics, sur la stratégie de communication de l’espace France Services où elle travaille. 

« Dans le cadre de notre labellisation France Services – nous étions auparavant une Maison de Services au Public –, nous communiquons de plus en plus pour mieux nous faire connaître. Beaucoup de personnes ne nous connaissent pas encore.

Nous faisons le tour de toutes nos communes, avec nos flyers et nos affiches, pour parler non pas aux élus mais aux agents d’accueil des mairies et leur dire qui nous sommes, ce que nous faisons et comment nous contacter… Le tout afin d’être au plus proche de nos territoires.

Aussi, en plus de nos réseaux sociaux et de ceux de la communauté de communes, nous communiquons chacune de nos actions – un agent des impôts a par exemple organisé une permanence sur plusieurs demi-journées – à nos partenaires locaux et aux communes, pour essayer de toucher le maximum d’usagers ».


Mickaël, CNFS pour la communauté de communes du Pays de Mortagne-au-Perche

L’année dernière, le média Les Bons Clics échangeait avec Mickaël, un conseiller numérique France Services (CNFS) pour la Communauté de communes du Pays de Mortagne-au-Perche, dans l’Orne (61). Il revient aujourd’hui sur les efforts de communication mis en place depuis.

« Nous communiquons au travers des journaux locaux ou régionaux. C’est pratique pour les publics seniors qui les lisent, mais pour toucher d’autres publics, je vais directement aller à leur rencontre, qu’il s’agisse des plus jeunes dans les collèges et les lycées, ou des entrepreneurs. Je crois qu’il faut se déplacer physiquement.

Nous nous creusons également la tête avec les responsables du centre de loisirs et la responsable de la salle de spectacle pour « faire bouger » les jeunes dans notre direction ! Les établissements scolaires ne font pas le relai malgré les différentes visites.

Quant aux professionnels, la fréquentation est très timide. Il s’agit principalement de recommandations par « bouche-à-oreille ». Les personnes rencontrées, lors d’une entrevue sur leur lieu de travail, sont généralement conscientes d’un besoin de leur part, mais reconnaissent ne pas prendre le temps de se déplacer ».


Sonia Akhtar, responsable de l’accompagnement des jeunes pour Le Déclic (WeTechCare)

Le Déclic est une plateforme de médiation digitale développée – au même titre que Les Bons Clics – par l’association WeTechCare. Il s’agit d’un service numérique pour tous les jeunes de 16 à 25 ans qui « s’interrogent sur leur avenir socio-professionnel », selon celle qui est en charge de leur accompagnement, Sonia Akhtar. 

« Dans la tête d’un jeune, c’est difficile d’associer une structure d’accompagnement social à une structure moderne et encore moins connectée. Au Déclic, nous avons pris le parti d’aller chercher les jeunes là où ils se sentent à l’aise, à savoir sur les réseaux sociaux.

Nous proposons une porte ouverte – en digital – à tous les jeunes qui s’interrogent sur leur avenir socio-professionnel. Nous sommes notamment présents sur TikTok, Snapchat et Instagram, et les jeunes peuvent nous écrire directement depuis leur mobile, via Messenger ou WhatsApp, afin de discuter avec un médiateur et de débuter un accompagnement.

Ils s’engagent beaucoup plus facilement car ils sont sur un medium qu’ils connaissent et utilisent au quotidien. Ce mode d’interaction nous permet à la fois de les prendre en charge rapidement (ils n’attendent pas plus de 10mn) mais aussi de leur apporter des premières réponses dans un délai rapide (1 jour à 1 semaine). Cette facilité d’échange nous permet donc de les motiver durablement pour la suite ».

Page du d'accueil du Déclic, une plateforme qui adopte les moyens de communication des publics jeunes pour mieux les accompagner.
Page d’accueil du Déclic.

Jacob Sheen, animateur numérique à La Goutte d’Ordinateur (La Salle Saint-Bruno)

C’est dans le dix-huitième arrondissement de Paris que le média Les Bons Clics a d’abord rencontré Jacob Sheen, animateur numérique pour La Goutte d’Ordinateur, un EPN géré par l’association La Salle Saint-Bruno. Après un atelier dédié à FranceConnect, Jacob Sheen a également accepté de partager ses conseils d’animation d’ateliers, et revient aujourd’hui sur l’importance de la communication.

« C’est important établir des canaux de communication avec les partenaires pour qu’on puisse souligner les présences et les actions proposées par les structures du quartier. Ça veut dire parler à vive voix de ce que vous faites mais aussi créer et distribuer les affiches dans vos réseaux inter-associatifs et sur les réseaux sociaux.

Les témoignages de participants actuels ainsi que passés permettent d’autres publics de mieux comprendre vos activités. La prise de contact avec des nouveaux partenaires est une autre manière de faire venir les publics.

Surtout, il faut parler de ce que vous faites ». 


Laure Sureau et Emilie Landois, respectivement directrice et responsable sociale du CCAS de Marly-le-Roi 

En septembre 2021, le média Les Bons Clics s’était rendu au CCAS de Marly-le-Roi, dans les Yvelines, pour comprendre comment articuler une nouvelle offre d’inclusion numérique avec d’autres programmes d’accompagnements existants. Laure Sureau et Emilie Landois, alors directrice et responsable sociale du CCAS de Marly-le-Roi, ont partagé comment ces différents dispositifs étaient liés.

« Nous nous rendons compte qu’il y a des liens entre les différents dispositifs. Par exemple, pour le quotient familial, une mère de famille nous apporte des papiers en nous expliquant qu’elle ne sait pas se servir d’un ordinateur.

Ce qui est intéressant, c’est qu’on passe par différentes portes pour faire de l’inclusion numérique. C’est un lien naturel entre tous nos dispositifs.

Et dès que l’on communique sur nos ateliers d’initiation, que ce soit au travers du journal communal ou avec des affiches, on doit rapidement inscrire des personnes sur liste d’attente. Il y a vraiment un besoin d’apprendre ».


Marie Lafon, responsable des opérations d’Emmaüs Connect à Créteil

Le média Les Bons Clics a rencontré Marie Lafon l’année dernière,  quelques mois après sa prise de poste à  la tête de l’antenne d’Emmaüs Connect à Créteil, dans le Val-de-Marne (94). Particularité d’Emmaüs Connect : les activités de formation et les recharges téléphoniques à prix solidaire se font sous réserve d’un bon d’orientation délivré par un acteur social.

« J’organise des campagnes trimestrielles de prospection en fonction des évolutions du point d’accueil. Par exemple, si  je dois mettre en place des parcours, je vais me concentrer sur des structures plus éloignées pour les faire là-bas. Mais pour l’orientation vers le point d’accueil, je me concentre sur les structures alentour : l’idée n’est pas de proposer une formation à 2 heures de route ou plus.

Nous organisons aussi, 1 mardi sur 2, une réunion d’informations à destination des structures prescriptrices, ce qui nous permet d’en rencontrer régulièrement  de nouvelles.

Parmi nos partenaires, on retrouve notamment les CCAS, les EDS et aussi les associations et ONG tels que le Secours Populaire, le groupe SOS, France Terre d’Asile, etc. Nous avons près de 200 structures (dont certaines qui font de la médiation numérique mais n’arrivent pas à faire face au flux de personnes à accompagner) qui nous orientent leurs publics au compte goutte.

Les Pôle emploi (de Créteil mais aussi des villes aux alentours) font partie de nos plus importants prescripteurs. Toutes les deux semaines, 15 personnes viennent ainsi au point d’accueil pour des parcours dédiés aux demandeurs d’emploi et aux bénéficiaires du RSA.

Côté communication, je vais essayer de publier régulièrement dans la gazette Vivre Ensemble de Créteil,  pour faire découvrir notre offre aux séniors ou aux personnes en situation de précarité sur la ville ».


Attirer des publics séniors : témoignages extraits du forum Les Bons Clics

Début septembre, la sensibilisation des publics séniors a fait l’objet d’une conversation sur le forum des Bons Clics. Ci-dessous quelques extraits :

« Pour ma part j’ai réalisé des flyers que j’ai distribué dans les lieux fréquentés par les seniors (médecins, pharmacies, commerces de proximité, maison France Services, mairie, etc) plus un petit article dans le quotidien régional (à voir avec le correspondant local) ça fonctionne bien ! »

Marie-Laure

« Peut-être faut il d’abord commencer par de l’accompagnement individuel en vu de créer un climat de confiance … Et lors de la mise en place d’ateliers collectifs, tu pourras y inviter les personnes déjà rencontrées afin qu’elles y participent … sans parler le bouche à oreille qui, dans ces situations, fonctionne très bien ».

Malorie

« Pour ma part je fournis aux associations locales ayant comme public les séniors (jeux de cartes, scrabble,) des formulaires d’inscription ou de demande de contact par un conseiller numérique ».

Nicolas

Vous souhaitez témoigner ? Direction la section commentaires ci-dessous, ou redac@lesbonsclics.fr en précisant votre nom et votre structure.

Cet article sur la communication auprès des publics a été financé dans le cadre du plan France Relance.
13

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page